Le vaginisme

Le vaginisme est une contracture totalement involontaire des muscles qui entourent le bas de la paroi vaginale dès qu’il y a frôlement de l’orifice hyménéal.

La pénétration est impossible : la verge bute sur un obstacle insurmontable : la contracture des muscles vaginaux.

Une femme victime de vaginisme ne vient pas toujours consulter dès le début de sa vie sexuelle.

La première patiente que j’ai traitée ( et guérie) de son vaginisme était mariée depuis dix ans. Elle était venue me consulter pour avoir un bébé. Le désir de grossesse est un puissant moteur de guérison d’un vaginisme très ancien.

Il y a deux mois, j’ai reçu une patiente qui souhaitait que je la traite de son vaginisme : elle avait 36 ans, était mariée depuis 16 ans, avait entrepris une psychothérapie depuis trois ans totalement inefficace et commençait à paniquer à l’idée de ne pas être mère avant sa ménopause ! Je l’ai guérie en deux séances.

Pourquoi des maris acceptent-ils de ne pas avoir de relations sexuelles vaginales pendant tant d’années ? Je ne sais pas, certainement qu’ils y trouvent leur compte. Une épouse vaginique vous est fidèle et ne va pas remettre en cause votre virilité.  Il existe un accord tacite entre les deux partenaires.

Lorsque le vaginisme cède, les rapports sexuels sont possibles et la conception aussi. Lorsque le bébé est né, il n’est pas rare que le couple reprenne sa vie sexuelle antérieure sans rapports vaginaux….jusqu’au prochain désir de grossesse.

Comment fait-on pour traiter un vaginisme ? Et bien en pratiquant des séances de  psychothérapie comportementale. Il ne faut pas plus de quatre consultations pour faire disparaître un symptôme de plusieurs années !

La patiente s’installe sur la table de gynécologie. La consultation ne doit pas être interrompue par le moindre coup de téléphone intempestif !

Je présente à ma patiente un hystéromètre : c’est une tige de plastique très souple et je lui demande de la placer face à son orifice hyménéal et de tenter d’enfoncer la tige souple dans le vagin.

Je ne touche ni ma patiente ni la sonde. J’encourage ma patiente à se relaxer en soufflant et en laissant bien tomber ses cuisses de chaque côté pour favoriser l’ouverture de l’orifice hyménéal.

La première minute est difficile : la patiente hésite beaucoup et puis, elle enfonce la sonde d’un petit centimètre et rencontre la résistance des muscles qui tentent de se contracter pour fermer le passage. Il faut reprendre sa respiration, souffler très fort et insister un peu. Les muscles du périnée, même contractés, ne peuvent pas empêcher le passage d’une sonde de faible diamètre. Lorsque la sonde franchit l’obstacle musculaire, elle ne rencontre plus aucune résistance et la patiente est toute étonnée de se rendre compte qu’elle a pu indroduire une sonde jusqu’au fond du vagin.

Le cerveau comprend alors que le vagin est un organe profond, assez large : la partie est gagnée.

Je laisse à ma patiente un hystéromètre pour qu’elle continue à faire des exercices d’intromission de la sonde chez elle, au calme.

La semaine suivante, je présente à ma patiente une bougie de Hégar, de diamètre un peu plus important que l’hystéromètre utilisé à la première séance.

La patiente introduit elle même la sonde métallique enduite de gel lubrifiant dans son vagin en suivant les conseils déjà prodigués : relacher les abdominaux, bien laisser tomber les genoux de chaque côté de la table, souffler et imaginer que l’on va s’asseoir sur la sonde. Lorsque la sonde de petit diamètre passe le fameux obstacle musculaire pour aller au fond du vagin, je passe à une autre de plus gros diamètre et ainsi de suite jusqu’au passage d’une sonde du diamètre d’un tampon périodique.

Il ne faut pas plus de quatre séances pour que la patiente se rende compte avec étonnement que son vagin est assez large et élastique pour laisser passer sans douleur des sondes de tout diamètre. La phobie disparait.

Les rapports sexuels sont alors possibles .

Le vaginisme est lié à une phobie, une crainte irrationnelle de toute pénétration.

Il n’y a pas de cause spécifique à cette phobie, on ne retrouve pas toujours d’abus sexuel à l’interrogatoire. De toutes façons, la cause du vaginisme importe peu puisque le traitement de cet handicap repose sur un changement du shéma corporel erroné dans le cortex de la patiente, changement qui se fait de façon quasi magique dès que la patiente mesure concrètement la longueur de son vagin et se rend compte qu’une pénétration est non seulement possible mais totalement indolore.

Existe-t-il des échecs à cette méthode de psychothérapie comportementale ?

Oui, j’ai parfois échoué en proposant cette méthode d’une grande douceur mais qui demande quelques séances. Certaines patientes souhaitent un traitement plus rapide.

Alors, dans ces cas, je prescris une crème anesthésiante ( la crème EMLA) a passer sur le vulve et l’orifice hyménéal cinq minutes avant le rapport sexuel. Cela fonctionne très bien mais, je ne choisis pas ce traitement en premier lieu car il aboutit à un rapport sexuel sous anesthésie locale.

Mais, je suis une pragmatique : si l’utilisation d’une crème anesthésiante est préférée par des patientes, et bien je la prescris et mes patientes me remercient d’avoir trouvé une solution à leur problème de couple.

PS le vaginisme n’est pas une méthode de contraception fiable : si la grande majorité des femmes vaginiques ne peuvent concevoir sans que l’on ait traité au préalable leur problème, il se trouve qu’il m’est arrivé de croiser dans ma vie professionnelle quelques femmes enceintes malgré leur vaginisme …et leur virginité.

C’est ce que je vais vous conter dans mon prochain billet.

6 commentaires sur “Le vaginisme

  1. Bonsoir,moi je souffre de même problème j’étais mariée pendant 10ans et je me suis divorcée à cause de ce problème ,et je me suis remariée le mois de février c’est pareil,je n’arrive toujours pas a faire l’amour par peur de pinitration, et je n’ai pas les moyens pour consulter un médecin 😔😔😔😭😭.

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  2. bonjour,

    je souffre de dyspareunie lié à mon endométriose. Au départ c’était je pense plutôt du vaginisme car les pénétrations étaient impossible et j’en avais une peur bleu, aujourd’hui ça va un peu mieux même si ça reste douloureux et donc un mauvais moment à passer. Je débute un parcours PMA et je n’ai jamais été osculte par une gynécologue, j’ai déjà rencontré la gynéco/obstétricienne qui va s’occuper de moi dans notre parcours et elle n’a pas voulu m’osculter au premier rendez-vous, voyant que j’étais stressée au possible, elle m’a prescrit la crème EMLA, pour soulager mes douleurs lors des rapports mais m’a également conseillée d’en mettre avant notre prochain rendez-vous afin que l’oscultation se passe au mieux et que je ressente moins la douleur. J’aurais aimé avoir des conseils sur comment l’appliquer, pendant combien de temps la laisser agir et surtout combien de temps avant mon rdv afin d’optimiser au mieux les effets et que je puisse ne pas trop souffrir. J’appréhende énormément. Merci de votre aide.

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      1. Merci pour votre réponse ! C’est vraiment gentil !!!

        10 minutes avant le frottis et/ou echo ou 10 minutes de temps de pause ? Désolé du dérangement et encore merci de votre aide 🙏🏼🙏🏼🙏🏼

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