Comment utiliser la crème à l’oestradiol

 

 

Il existe des traitements hormonaux à base d’oestradiol, la principale hormone féminine secrétée par nos  ovaires.

 

Ces médicaments sont soit des comprimés soit des gels en tube ou en patches.

Je vais parler des hormones naturelles délivrée par voie transcutanée. Que ce soit du gel ou un patch, c’est pareil question tolérance et contre indication. Chaque femme choisit ce qui lui semble le plus pratique : du gel qu’on étale sur une partie du corps tous les jours ou un patch que l’on colle sur la peau , donc qui se voit, mais qu’on ne change qu’une fois par semaine.

LE GEL D OESTRADIOL

Il se présente en flacon doseur. Il existe deux produits : Estreva ou  Oestrodose.

 

Comment l’utiliser ? On appuie sur le haut du flacon qui délivre une dose de gel que l’on étale sur la face interne de la cuisse sur la face interne du bras ou sur le ventre mais jamais sur les seins.

Quand on prescrit une dose de gel, c’est une seule pression, deux doses égalent deux pressions etc. etc. Le gel pénètre tout de suite : on peut se doucher, aller à la mer, faire un câlin à son mari juste après l’application.

 

Combien de doses ? Cela dépend des femmes, de la pathologie à soigner, des effets secondaires à éviter…

Il n’y a pas d’équivalence exacte avec un comprimé. En gros : quatre doses équivalent à 1 cp d’Oromone 2 Mais c’est en gros car certaines patientes à la peau fine incorporent mieux les hormones que des femmes à la peau plus épaisse. Quand avec quatre doses, on n’obtient pas les résultats escomptés, il faut faire une prise de sang non à jeun et mesurer le taux d’oestradiol dans le sang.

Pour être en forme, pour ne pas faire d’ostéoporose, il faut au moins 70 pg ce qu’apporte un cp d’oromone 2 ou quatre doses mais , parfois, on ne mesure que la moitié ce qui est insuffisant pour vivre confortablement sa vie de femme sauf problème particulier. Il faut donc ou passer à la forme orale ou mettre un patch assez dosé …et mesurer trois fois l’oestradiol : le jour du patch, trois jours après et six jours après. On fait la moyenne et on regarde si cela s’approche des fameux 70, limite inférieure à ne pas casser.

Mais chez certaines femmes, quatre doses c’est trop : elles ont des migraines ou mal aux seins, il faut alors réduire car on ne peut pas laisser en place un traitement qui fait mal : un bon traitement est celui que le corps supporte au mieux.

Les avantages de la voie transdermique sont nombreux.

Pas d’influence négative sur le coeur, les vaisseaux, les veines, les produits de la coagulation, le foie, la tension, le diabète , le cholestérol, les triglycérides.

On peut donc prescrire le gel à la plupart des femmes et moi je l’ai prescrit en THS  à une patiente ayant fait une embolie parce que porteuse d’un mutation du facteur V de Leyden et ma patiente n’a jamais fait la moindre phlébite sous oestradiol transcutané !

Peut-on en mettre tous les jours ? Oui, même pendant les règles (cela évite les migraines cataméniales) Non , si on a mal aux seins.

Les inconvénients du gel ?

Il peut donner mal aux seins même à toute petite dose chez les femmes qui ont des mastoses. Le problème c’est que le sein est une glande avide d’oestradiol : la moindre dose d’oestradiol est pompée et va directement à la glande mammaire pour augmenter son volume et faire mal.

Oui le gel augmente la taille des adénofibromes et des kystes des seins mais non, il ne donne pas de K du sein. Le risque de K du sein c’est l’association avec un progestatif non naturel.

Fait-il grossir ? Non, jamais et ne donne pas de cellulite.

Soigne-t-il l’acné ? Un peu , il n’est pas très performant à côté de l’oestradiol per os.

Agit-il sur la pousse des cheveux ? Oui , un peu

Limite-t-il la pousse du duvet ? Oui, un peu

Soigne-t-il la sécheresse vaginale ? Bien sûr et il donne un petit (tout petit) coup de fouet à la libido.

Il permet de mieux dormir mais, chez certaines femmes, il énerve.

Comme tous les oestrogènes , il favorise (un tout petit peu) les mycoses mais il empêche le gardnerella et les cystites à répétition.

CONCLUSION

Le gel d’oestradiol  est le complément indispensable d’un traitement progestatif si on veut éviter un manque d’hormone féminine et il a l’avantage de ne donner aucun effet secondaire vasculaire ou cellulitique. Il est à réserver aux femmes fragiles ou aux personnes ménopausées qui souhaitent un traitement naturel de leur ménopause.

Par ailleurs, il est très maniable : on peut augmenter les doses , les réduire , les arrêter quand on en ressent le besoin.

Mais il n’est pas aussi performant que l’oestradiol par voie orale dans les soins de la peau, des cheveux ou la sécheresse tissulaire. Dans l’atrophie de l’endomètre liée à Androcur , par exemple, il répare moins vite l’utérus qui continue à saigner tandis qu’après deux jours d’oestradiol per os , les spottings s’arrêtent.

Mon prochain billet sera consacré aux patches d’oestradiol.

 

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s