Comment utiliser les patchs à l’oestradiol

 

 

 

Il existe différentes sortes de patchs à l’oestradiol (patchs non contraceptifs, bien sûr, ce sont juste des supports pour des hormones féminines qui passeront par voie transdermique) .

Patchs de différentes tailles : le plus petit , grand comme un timbre poste, c’est celui de la marque Vivelledot

 

Patchs de différentes textures : certains sont transparents d’autres ressemblent à un sparadrap comme Oesclim

Il existe différents dosages : on va du 25 au 100. Le dosage moyen est 37.5 ou 50 mais comme je vous l’ai déjà expliqué, tout va dépendre de la facilité de pénétration du produit à travers la barrière cutanée et à chaque femme , son épaisseur de peau.

 

Comment sait-on si on a le bon dosage ?

Parce que on se sent bien, tous les petits tracas qui vous ont fait venir consulter disparaissent. L’examen clinique montre que le vagin est trophique, que la sécheresse a disparu, qu’un peu de glaire transparente coule du col , que les seins sont normaux .

Il n’est pas nécessaire de pratiquer un dosage hormonal : c’est l’interrogatoire et l’examen clinique qui nous guident.

Si la patiente se plaint de jambes lourdes, de gonflements, de mastose, c’est que le patch est trop dosé, il faut donner un patch au dosage inférieur.

Si la patiente souffre toujours de bouffées de chaleur, de sécheresse vaginale , il faut prescrire un patch au dosage supérieur.

Parfois, on ne comprend pas ce qui arrive : la patiente prend le patch à 100, le maximum et les symptômes gênants de la ménopause sont toujours présents. On demande alors trois prises de sang réalisées à deux jours d’intervalle et on fait la moyenne du taux d’oestradiol obtenu…et on a des surprises. Un patch à 100 ne donne que 40 d’oestradiol pour la semaine et c’est insuffisant . Il faut 70 pour être bien corrigée chez la plupart des femmes , donc le produit passe mal la barrière cutanée et il faut se résoudre à prescrire des comprimés.

Où place -t-on le patch ? Loin des seins et sur une peau qui ne plissera pas dans la journée : au dessus de la hanche, au dessus de la fesse, sur le haut de la cuisse.

Le patch se décolle-t-il ? Non, il tient aux bains, à la douche. Certains laissent une marque noire autour du patch , certains peuvent donner de l’urticaire à l’endroit de la pose : il s’agit d’une allergie à la colle. Vivelledot est mon préféré car il ne parque pas la peau, il est transparent et discret, il ne se décolle jamais et ne donne aucune allergie

Mais il existe d’autres patchs qui sont bien comme Dermestril, Thaïs sept, Estrapatch.

Je trouve Oesclim trop voyant mais c’est une question d’esthétique, il est très performant et adhère bien à la peau.

Les patchs se prescrivent à tout âge de la vie et pas uniquement à la ménopause.

On peut s’en servir comme Estreva gel ou Oestrodose : une fois que l’on connait la dose adéquate d’hormones féminines transcutanées qui correspond à notre patiente, on peut lui proposer un patch équivalent : 1 dose de gel = un patch à 25, deux doses = un patch à 37.5 , trois doses = un patch à 50 et quatre dose un patch à 75 ou à 100.

Les avantages de la voie transdermiques sont évidents sur tout le système veineux et cardiovasculaire

Aucun risque de phlébite , d’embolie pulmonaire, d’infarctus sous hormones naturelles transdermiques . Bien sûr, elles sont contre indiquées après un épmisode récent d’embolie ou d’infarctus mais ce ne sont pas elles qui occasionnent embolie et infarctus.

Elles ne font pas monter ni la tension, ni le cholestérol, ni les triglycérides.

Les désavantages sont liés à la faible efficacité de la voie transdermique pour lutter contre

l’acné

la chute de cheveux

la sécheresse intense procurée parfois par androcur sur le muscle utérin donnant des crampes .

Pour le K du sein ces hormones sont neutres : si vous devez faire un K du sein , vous le ferez , hormones naturelles ou pas mais elles ne déclenchent pas un K du sein , cela a été prouvé chez les femmes ménopausées ne prenant que des hormones par voie transdermique (car hystérectomisée donc plus besoin de progestérone en accompagnement) qui n’ont pas plus de K du sein que la population générale .

Par contre, les hormones naturelles accentuent les kystes des seins, les douleurs des seins et sont parfois impossibles à prescrire , même à toute petite dose, chez des patientes fragiles des seins car elles souffrent tout de suite de mastose .

Sachez aussi que les hormones féminines naturelles (et les autres) n’ont que peu d’impact sur une sécheresse vaginale post ménopausique si le col de l’utérus a été retiré. En effet , ce sont les glandes du col qui fabriquent de la glaire lubrifiante et et sans glande, plus de glaire car le vagin n’a aucune glande

Conclusion

Les patchs rendent les mêmes services que le gel d’oestradiol. Chaque femme a ses préférences : certaines trouvent le gel bien pratique et d’autres , c’est le contraire, donc à nous de proposer ce qui sera le plus apprécié pour que le traitement soit le moins contraignant possible.