La progestérone naturelle : comment s’en servir

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PROGESTERONE EN GEL

pour les seins douloureux , application du gel sur les seins matin et soir jusqu’à disparition des douleurs

PROGESTERONE EN COMPRIMES OU EN OVULES

On peut utiliser le même produit comme un ovule ou comme un comprimé à avaler

Attention, per os, il peut y avoir des sensations de vertige et aussi un petit coup de pompe : il faut donc ne prendre ce comprimé qu’au coucher , avant de dormir .

Plusieurs marques : UTROGESTAN c’est la molécule originale , PROGESTAN son générique très bien toléré et deux dosages du 100 et du 200 mg

POUR LUTTER CONTRE UNE INSUFFISANCE LUTEALE

C’est le manque de progestérone en deuxième partie de cycle qui peut donner des échecs de conceptions ou alors des métrorragies prémenstruelles gênantes.

On prescrit Progestan 200 du 15° au 25° jour du cycle ou jusqu’aux règles et ce tous les mois .

C’est la molécule à choisir en priorité si on veut booster sa fécondité car la progestérone naturelle ne bloque pas du tout l’ovulation.

PENDANT LA GROSSESSE

La progesterone naturelle aide à éviter les fausses couches, à stopper les saignements de début de grossesse : on la prescrit en ovule : un ovule de 200 le matin et un le soir et ce pendant un mois à renouveler si nécessaire.

Elle calme aussi les contractions et on la prescrit en ovules : un ovule de 200 tous les soirs jusqu’à 37 sa.

EN DEHORS DE LA GROSSESSE

contre les ménorragies : un cp ou un ovule de 200 de la fin des règles aux règles suivantes

contre le SPM : idem

Ce n’est pas un produit suffisant pour bloquer une endométriose mais il soulage bien les ménorragies des fibromes et de l’adénomyose en étant mieux toléré que les macroprogestatifs : pas de dépression, pas de prise de poids, pas de nausées , pas de risque de méningiome.

PENDANT LA MENOPAUSE

Elle s’utilise en complément d’un gel ou d’un patch d’estradiol

On en prend 100 ou 200 mg ( c’est votre médecin qui choisira le dosage en fonction de la quantité d’estradiol qu’il vous aura prescrit) du 1 au 25 de chaque mois du calendrier. Il vaut mieux faire une pause d’une semaine.

On peut aussi opter pour du 10 au 25 voire du 15 au 25 , l’essentiel étant de prendre au moins 11 jours de progestérone pour empêcher l’estradiol de faire pousser trop l’endomètre.

Cette progestérone naturelle est mal adaptée aux THM de la préménopause car elle ne donne pas des cycles forcément réguliers, elle ne supprime pas les risques de kystes fonctionnels de l’ovaire, bref elle est trop douce pour cette période . On lui préfère Duphaston 10 deux cp  ou Colprone 5 deux cp aux mêmes dates. ….à condition que la patiente supporte la progestérone synthétique mais ces dernières citées sont très douces et peu pourvoyeuses d’effets secondaires comme prise de poids, insomnie, dépression .

CONCLUSION :

La progestérone naturelle est d’un grand secours dans beaucoup de circonstances . Elle a pour avantage d’être bien tolérée ( quand on observe la précaution de la prendre au coucher) et de convenir aussi bien en période de grossesse , d’activité génitale et de ménopause .

ENDOMETIX : un traitement de phyto très prometteur dans les douleurs pelviennes

Il existe plusieurs causes de douleurs pelviennes

L’inflammation chronique liée à des séquelles d’infection à chlamydiae

L’endométriose

Les ovaires micropolykystiques

 

Et aussi des causes indéterminées : le ventre est douloureux alors que l’IRM ne montre aucun signe d’endométriose ni aucun microkyste ovarien et qu’il n’y a eu aucune salpingite .

Les soins d’endométriose sont souvent moins efficaces sur la douleur qu’on pourrait le souhaiter

Les soins des microkystes sont bien plus faciles : il faut trouver la bonne pilule , celle qui sèche bien tous les kystes mais que peut -on faire

quand on arrête la pilule pour avoir un bébé ?

quand on ne peut pas prendre des hormones ?

Les douleurs liées à une ancienne salpingite ne sont pas accessibles à des traitements hormonaux , il faut juste de la patience et attendre la ménopause pour que ces douleurs disparaissent .

Quant aux douleurs liées à une cause inflammatoire indéterminée , elles sont hélas fréquentes , mal calmées par les progestatifs voire même aggravées dans certains cas et on est démuni face à ce type de douleur sans cause identifiable . On ne peut pas donner tous les jours des anti inflammatoires , c’est toxique pour la fonction rénale ni vivre avec une bouillotte sur le ventre !

C’est là que pourrait agir Endometix à base de Renouée du Japon, de Potentille ansérine , de Bambou, de sélénium, de plusieurs vitamines anti oxydantes , de zinc …

La posologie est de deux comprimés par jour en une prise

Le produit n’est pas remboursé et son prix , sur le Net ou en pharmacie discount , est de 20 euros par mois

Il se prend en plus d’un traitement hormonal ou à la place de celui ci .

Endométriose : espoirs thérapeutiques

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C’est un espoir pour 10 % à 15 % des femmes en âge de procréer qui souffrent d’endométriose. Pour lutter contre cette maladie gynécologique, des chercheurs de l’université de l’Illinois (Etats-Unis) ont développé deux molécules prometteuses chez la souris, selon une étude publiée le 21 janvier dans Science Translational Medicine. Elles bloquent l’inflammation des tissus qui se forment de façon anarchique dans et autour de l’utérus, sans mettre en péril la fertilité des rongeurs. Il faudra cependant encore plusieurs années d’essais cliniques pour savoir si ces résultats peuvent être transposés aux femmes.

L’endométriose, décrite pour la première fois en 1860 par le médecin Karel Rokitansky (1804-1878), reste mal connue, mal diagnostiquée, et difficilement traitable.

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C’est une maladie caractérisée par la présence de tissu utérin (ou tissu endométrial) en dehors de la cavité utérine. Lors des règles, des cellules de l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’utérus), au lieu d’être évacuées vers le bas, refluent vers le haut par les trompes, de façon anormale, sans que l’on connaisse exactement les raisons. Ces cellules prolifèrent et peuvent pénétrer dans les tissus et les organes (ovaires, intestins, vessie et plus rarement les poumons), et provoquer des lésions, nodules et kystes.

Le mode de propagation de l’endométriose est similaire à celui du cancer, sauf que ces cellules ne sont pas malignes. Si elle peut être asymptomatique, elle provoque dans la plupart des cas de fortes douleurs, le plus souvent au moment des règles ou des rapports sexuels (douleurs ressenties aussi parfois au niveau du dos ou des poumons), et une infertilité. « Il n’y a pas une, mais des endométrioses, c’est une maladie complexe », explique le docteur Erick Petit, radiologue en libéral au groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph (GHPSJ), où il a fondé un centre sur l’endométriose.

L’étude américaine s’est attaquée à l’un des mécanismes entretenant la maladie. Elle montre que deux composés, l’OHBS (oxabicycloheptene sulfonate) et le CLI (chloroindazole), sont capables de « bloquer les effets inflammatoires des œstrogènes ». « Ces molécules se lient aux deux récepteurs cellulaires de ces hormones féminines, mais sans avoir d’impact sur les cycles menstruels, ce qui permet de préserver la fertilité des souris », explique John Katzenellenbogen (université de l’Illinois, Etats-Unis). Or, les traitements actuels, qui visent à soulager les douleurs, bloquent l’ovulation.

Autre piste, le stress oxydatif, plus important chez les personnes touchées au niveau du péritoine, apparaît comme une nouvelle cible thérapeutique, comme vient de le montrer une étude réalisée à l’hôpital Cochin par le professeur Frédéric Batteux, avec Charles Chapron, publiée le 5 novembre dans Human Reproduction. Tout l’enjeu de ces nouvelles approches thérapeutiques est, là encore, de bloquer les récepteurs hormonaux sans bloquer la reproduction. « On travaille aussi sur de nouvelles molécules, des inhibiteurs de MAP-kinases, également utilisés dans le cas de thérapies ciblées contre le cancer, qui bloquent l’inflammation mais qui ne stoppent pas la fonction reproductive. En revanche, elles ont encore beaucoup d’effets secondaires », explique le docteur Pietro Santulli, gynécologue à l’hôpital Cochin et chercheur à l’Inserm.

L’endométriose affecte 1,5 à 2,5 millions de femmes en France, l’âge moyen étant de 30 ans au moment du diagnostic. En Europe, elle touche 14 millions de femmes et 180 millions dans le monde. Le nombre de cas augmente. 35 % à 50 % des femmes ayant des douleurs pelviennes et au moins 50 % des femmes touchées par l’infertilité souffrent d’endométriose. 

« Parler de la douleur pendant les règles reste un tabou, indique le docteur Chrysoula Zacharopoulou, gynécologue à l’hôpital Tenon. Souvent, les femmes souffrent en silence, pensant que c’est normal, et ne consultent pas. » « Les médecins sous-estiment aussi parfois les plaintes de ces femmes », poursuit-elle. Certains vont même jusqu’à dire : « C’est dans la tête. » En conséquence, le délai entre les premiers symptômes et le diagnostic est en moyenne de cinq à dix ans. « Or, plus on diagnostique tôt, plus on peut mettre la jeune fille en aménorrhée [interruption du cycle menstruel] à titre thérapeutique, afin d’atténuer les douleurs dans un premier temps », souligne le docteur Petit. Cela augmenterait leurs chances de procréer. A condition de ne pas les perdre de vue, avertit le docteur Santulli, car la maladie peut continuer d’évoluer de façon silencieuse.

Le premier interrogatoire est fondamental, sur l’histoire de la douleur, son intensité, quand elle survient, etc. De même que l’examen clinique. Puis la patiente doit être orientée pour une échographie endovaginale. Mais rares sont les spécialistes capables de faire le bon diagnostic. Un point crucial concerne la prise en charge des adolescentes. Des règles abondantes et douloureuses doivent alerter, mais une échographie endovaginale ne peut être envisagée en cas de virginité : l’IRM peut alors être utilisée. Mais , là aussi, tous les radiologues n’ont pas l’œil exercé à dépister l’endométriose sur l’IRM . Alors quand on soupçonne une endométriose mais que les résultats des examens complémentaires sont pauvres, il ne faut pas hésiter à confier la patiente à un spécialiste de cette maladie qui reprendra la lecture des examens déjà effectués ….et fera le bon diagnostic en ayant de bons yeux. L’interrogatoire et l’examen clinique sont souvent plus performants que l’IRM. La coelioscopie est un examen très performant pour établir un diagnostic de certitude mais comme toute intervention chirurgicale , elle n’est pas sans complication. Aussi ne la propose -t-on pas systématiquement mais après avoir pesé toutes les indications.

En fonction des symptômes, des douleurs, de l’histoire de chaque femme, de son désir ou non de grossesse, elle peut être orientée vers un centre de procréation médicalement assistée. « La chirurgie doit être envisagée en fonction des risques (fistule, atteinte urinaire…), qui ne sont pas négligeables, ce doit être une chirurgie de précision », note le professeur Hervé Fernandez, chef du service de gynécologie obstétrique au CHU Bicêtre. D’où la nécessité d’une prise en charge dans des centres spécialisés, avec une approche multidisciplinaire – y compris psychologique, fortement recommandée. Les médecines complémentaires comme l’acupuncture, la sophrologie, la mésothérapie peuvent aussi être utiles.

Quant aux causes de l’endométriose, elles sont encore largement inconnues. « Des études récentes suggèrent un rôle de certaines substances environnementales toxiques, telles que les phtalates, le bisphénol A ou les polluants organochlorés », explique l’épidémiologiste Marina Kvaskoff (Inserm). Des facteurs génétiques entrent également en ligne de compte. Elle ajoute : « Des recherches sont également en cours sur les relations entre l’endométriose et le risque de maladies chroniques, mais aussi sur le lien avec le cancer de la peau. »

CONCLUSION

L’endométriose est de cause inconnue .

On sait qu’il existe un facteur génétique car une mère ayant de l’endométriose a de fortes chances de voir sa fille atteinte de la même pathologie.

On sait aussi que tous les polluants atmosphériques aggravent la pathologie.

On sait aussi que cette maladie , handicapante, mais toujours bénigne , commence dès la puberté mais qu’elle n’est pas diagnostiquée à son tout début tant les examens complémentaires sont trompeurs, faussement rassurants.

On sait aussi que toute douleur, avant les règles ou pendant les règles, qui file vers l’anus est spécifique de la maladie, que toute crise douloureuse entre les règles qui conduit aux urgences est typique de la maladie , que toute douleur de règles qui persiste sous pilule bien dosée doit évoquer cette pathologie.

Pour le moment , on ne sait que prescrire la pilule pour tenter d’enrayer la progression de l’endométriose ce qui est fort gênant quand vient l’heure du projet bébé.

Cependant toutes les endométrioses ne rendent pas stérile , loin de là et il existe des endométrioses sévères à fertilité conservée et de légères endométrioses qui doivent être opérées pour que la fécondité reparte.

Chaque grossesse met en sourdine la maladie mais chaque accouchement la réveille.

Attention toute fausse couche naturelle ou voulue , tout curetage, toute biopsie de col, toute pose de DIU peut faire flamber l’endométriose…….d’où la perplexité qui gagne nombre de gynécologues qui voient affluer les demandes de pose de DIU chez des nullipares . Non seulement, cette contraception peut déclencher une salpingite dans les mois qui suivent la pose mais aussi faire flamber une endométriose pas diagnostiquée, car mise en sourdine sous pilule.

A la ménopause , l’endométriose s’éteint d’elle même, à l’unique condition de ne pas prendre de THM.

Des molécules nouvelles donnent de l’espoir à des millions de femmes qui ne seront plus obligées de souffrir pendant toute les périodes de projet bébé dans lesquelles les soins de la maladie par blocage des règles doivent s’interrompre.

Le laboratoire Bayer ( celui de Mirena et de Qlaira) affirme qu’il possède une molécule non hormonale pour contrer l’endométriose qui paraît très prometteuse et sera commercialisée en 2018. Ce serait  une grande avancée médicale pour de nombreuses femmes.

LUTENYL : la pilule qui soigne mais qui est accusée de donner des méningiomes

Il existe un progestatif très intéressant dans l’offre contraceptive : le Lutenyl.

C’est un macroprogestatif qui est utilisé depuis quarante ans en France et dont on connait bien les avantages et les inconvénients.

Il est contraceptif à vingt jours par mois et on peut proposer :

Lutenyl vingt jours arrêt 8 jours et reprendre vingt jours

Lutenyl à partir du 5° jour des règles pendant 20 jours mais comme les règles finissent par s’effacer , il vaut mieux la première solution

Lutenyl vingt jours arrêt dix jours fonctionne très bien aussi mais c’est plus difficile de compter dix jours de pause qu’une semaine

Pour soigner un SPM ou une endométriose , mieux vaut faire du continu ou ne laisser que 4 jours de pause.

LES AVANTAGES

C’est un progestatif pur donc aucun risque pour les vaisseaux et très peu de risque de phlébite ( un peu plus que le Luteran mais c’est très peu ).

Il est autorisé chez les tabagiques , les hypertendues, les hypercholestérolémiques, les diabétiques mais pas chez les femmes ayant fait des phlébites ( on ne doit prescrire que Luteran)

Ce progestatif puissant est 100% contraceptif même si on oublie un jour.

Il soigne :

LES MASTOSES

Certaines jeunes ( et moins jeunes) patientes qui ont très mal aux seins lors de leurs cycles naturels , supportent mal la pilule oestroprogestative minidosée et parfois même la pilule microprogestative.

Le Lutenyl est formidable en contraception pour ces patientes car elles n’ont plus jamais mal aux seins.

L ENDOMETRIOSE

Beaucoup de femmes ont de l’endométriose , présence de petits caillots de sang qui s’évacuent en plein milieu du cycle donnant des saignements douloureux ou des saignements lors des rapports sexuels . Grâce à Lutenyl, la contraception est assurée et douleurs et saignements intempestifs disparaissent.

endométriose pelvienne

LES MICROKYSTES DES OVAIRES

le Lutenyl est une pilule fort intéressante dans la pathologie des OPK car cette molécule sèche les microkystes, supprimant les douleurs de ventre liées à ces microkystes et surtout , point fondamental, à l’arrêt de Lutenyl , les ovaires sont soignés et le bébé arrive dans les deux mois ! Il existe vraiment une différence majeure entre la pilule classique et le Lutenyl à ce sujet . En moyenne il faut compter six à neuf mois pour avoir un bébé à l’arrêt d’une pilule classique versus deux mois pour le Lutenyl.

LES INCONVENIENTS

L ACNE

Hélas, c’est un produit qui favorise les poussées d’acné chez les femmes prédisposées à en avoir , pas chez les autres

LE POIDS

Hélas , c’est une pilule qui peut faire grossir les femmes prédisposées mais pas les autres

L AMENORRHEE

Comme c’est une progestative pure, les règles finissent par s’effacer…mais ce n’est pas forcément un mal surtout pour toutes celles qui ont des règles douloureuses

LES SAIGNEMENTS D UN FIBROME

Lutenyl fait saigner les fibromes , ce n’est pas un produit adapté aux utérus fibromateux . Il faut lui préférer Luteran dans cette indication.

LES MENINGIOMES

Il se pourrait que Lutenyl tout comme Androcur favorise la survenue de méningiomes , tumeurs bénignes de la tête. Donc , avant de prescrire Lutenyl sur de longues années, il faut faire une IRM , et si pas de méningiome, on peut prescrire la molécule pour 5 ans avant de refaire une IRM . Votre médecin doit vous avertir de ce risque supposé ( pas encore certain ) sinon il est en tort.

LE DEREMBOURSEMENT

Lutenyl n’est remboursé que s’il sert à soigner ( kystes, fibromes, endométriose) pas s’il sert uniquement de contraceptif. Si votre médecin vous prescrit la molécule que pour la contraception, il doit écrire « à ne pas rembourser  » sur les ordonnances sinon la CPAM peut , lors d’un contrôle, lui demander de rembourser de sa poche toutes les prescriptions faites depuis des années.

CONCLUSION

Le Lutenyl est un progestatif que les généralistes connaissent mal et c’est bien dommage car il rend service dans pas mal de cas.

Il ne favorise pas particulièrement les cancers du sein et , bien sûr, il empêche la formation des cancers de l’endomètre et des ovaires mais comme toute pilule correctement dosée.

Il est autorisé chez les fumeuses mais pas chez les femmes ayant  déjà fait une phlébite contrairement à Luteran beaucoup plus sûr dans cette indication.

A savoir: la moitié d’un comprimé est contraceptif et il existe Lutenyl 37.5 qui, lui, n’est pas génériqué : cela permet de faire des ordonnances sans souci de substitution.

Endométriose et dyspareunie

L’endométriose est une maladie gynécologique connue de longue date mais dont l’incidence augmente année après année : d’abord parce que nous savons mieux la diagnostiquer avec des examens non invasifs comme l’IRM  mais aussi parce que c’est une affection oestrogéno dépendante et que le corps des Hommes est soumis à une pollution importante. Nous ingérons de grandes quantités de produits qui se comportent comme des oestrogènes dans notre corps et ce dès la vie foetale. Il existe dans notre environnement tout un tas de molécules chimiques que l’on nomme « perturbateurs endocriniens » avec lesquels nous sommes désormais en contact.

On peut dire qu’il y a « féminisation » des humains : les petits garçons naissent avec des malformations de l’appareil génital, les petites filles inondées d’hormones avant même la puberté font des pubertés précoces, puis développent des fibromes dès l’âge de 18 ans (alors que leurs mères ne développaient ces fibromes que vers la trentaine ), ont des règles très abondantes et peuvent développer une endométriose, anomalie très en relation avec les hormones féminines (les vraies comme les fausses contenues dans certains produits chimiques « oestrogen like »).  Le bisphénol A imite les hormones féminines. On trouve du bisphénol A partout : films plastiques, intérieur des canettes et dans les récipients micro ondables. Des doses infimes de cet oestrogène chimique suffisent à modifier l’état hormonal du foetus puis de l’enfant. Le taux de cancer du sein s’est considérablement accru en 50 ans : la cause ne peut -être qu’environnementale. Plus jeune est l’être humain soumis à cette exposition, plus graves en seront les conséquence. C’est pourquoi, il est impératif de manger bio durant sa grossesse et d’éviter le maquillage…et faire réchauffer ses aliments dans des récipients en verre !

Nous sommes aussi exposés aux phtalates (shampooings, insecticides, rudeaux de douche, adhésifs…) qui eux interfèrent sur la testostérone et affectent les garçons en les « féminisant » et en diminuant leur fertilité mais c’est une autre histoire !

L‘origine de l’endométriose est très discutée mais son développement est directement corrélé aux hormones féminines. Autrefois, les endométrioses sévères extrêmement douloureuses (les douleurs pelviennes de l’endométriose peuvent être aussi violentes que des douleurs d’un cancer métastasé) étaient traitées par un moyen radical : le retrait des deux ovaires, la castration chirurgicale.

J’ai reçu il ya quinze ans une mère et ses deux filles. Toutes avaient de l’endométriose, cette affection ayant un trait héréditaire. La mère ne souffrait plus ayant « bénéficié » d’une ménopause chirurgicale, mais les filles qui recevaient un traitement moderne de leur endométriose sévère à base d’un produit injectable qui ménopause artificiellement, gardaient encore des poussées douloureuses.

Comment fait-on le diagnostic d’endométriose ?

On y pense toujours quand une femme souffre

lors de ses rapports sexuels

pendant ses règles (la dysménorrhée persistante sous pilule doit immédiatement évoquer le diagnostic d’endométriose)

juste avant les règles : la douleur qui file vers l’anus est typique de la maladie.

Et on y pense toujours quand une femme saigne

en dehors de ses règles

ou saigne abondamment pendant ses règles ce qui signe la présence d’endométriose dans le muscle utérin.

Vous vous doutez bien que la présence de muqueuse utérine en dehors de la cavité utérine, et qui saigne tous les mois, va entrainer des inflammations des organes  qui portent les caillots. Les douleurs surviennent par crises violentes. La femme se retrouve aux Urgences où on élimine tous les diagnostics importants : GEU, infection, fausse couche, kyste de l’ovaire mais comme l’endométriose ne se voit quasiment pas à l’échographie, le diagnostic est rarement évoqué.

Voici le cas de Sabine : c’est une patiente que je connais depuis plus de dix ans. Elle est venue me consulter pour une dyspareunie profonde et des douleurs pelviennes droites. Ses règles ont été d’emblée abondantes et douloureuses. J’ai évoqué une endométriose et lui ai demandé de passer une IRM . Hélas, je ne savais pas qu’il existe des bonnes et des mauvaises IRM : quand son IRM est revenue normale , j’ai exclu le diagnostic et me suis orientée vers un problème ovarien.

Des crises rares et violentes ont amené Sabine aux Urgences au moins trois fois dans l’année … sans que l’on pose le moindre diagnostic. Quand j’ai appris ces passages aux Urgences, j’ai convaincu ma patiente de consulter un chirurgien afin de procéder à une coelioscopie. Ce qui a été fait : le chirurgien a été affolé quand il a découvert une volumineuse tumeur sanglante accolée au bas du colon droit ; il a même pensé à un cancer digestif mais non, il ne s’agissait que d’une endométriose sévère du caecum. Donc, j’avais raison, l’interrogatoire et la clinique avaient fait le diagnostic qui avait été infirmé, à tort, par une mauvaise IRM. Désormais, je fais passer des IRM à mes patientes dans des centres de référence et je me fie à mon flair.

Ma patiente va beaucoup mieux : elle n’a pas de traitement de fond car elle souhaite mettre en route une grossesse.

Lorsque l’on soupçonne une endométriose et que l’IRM n’est pas concluante, il ne faut pas hésiter à recourir au diagnostic coelioscopique… surtout que la coelioscopie permet et le diagnostic de l’endométriose et son traitement.

Le traitement le plus efficace des noyaux d’endométriose est une association chirurgie ( retrait des nodules sous coelio) et médecine ( castration chimique par DECAPEPTYL une injection par mois sur 6 mois avec un relai par progestatifs ou oestroprogestatifs bien dosés)

Vous avez compris que l’endométriose est une affection en relation avec les hormones féminines (et les règles) . Moins une femme a ses règles, moins elle développera de l’endométriose. Conséquence : le traitement le plus sûr de l’endométriose est le bloquage des règles : par des injections mensuelles (mais qui sont très coûteuses et que la Sécu ne veut pas rembourser  au delà  de neuf mois de traitement), par des progestatifs puissants ou par une  pilule à climat progestatif.

Evidemment, le traitement médical de l’endométriose exclut la possibilité d’avoir des ovulations donc de concevoir un enfant. Il faut suspendre le traitement pour mettre en route une grossesse (et retrouver ses douleurs pelviennes !)

Evidemment, la grossesse qui bloque les règles supprime l’endométriose.

Evidemment, l’endométriose va revenir après l’accouchement ou après l’arrêt de la contraception bloquante.

Une de mes patientes s’était plainte de dyspareunie profonde liée à la localisation de nodules d’endométriose dans la cloison qui sépare le vagin de la vessie. Une lourde intervention chirurgicale était prévue mais ma patiente a préféré utiliser une pilule. L’intervention n’a pas été nécessaire : la pilule a stoppé le développement de cette endométriose très mal située …et les douleurs ont disparu.

L’endométriose est une maladie fantasque : de gros nodules d’endométriose peuvent être indolores et laisser la fertilité des patientes intacte. De minuscules nodules gros comme une tête d’épingle, uniquement découverts à la coelioscopie, peuvent être responsables de stérilité. Une de mes patientes qui était infertile depuis des années a enfin pu concevoir son premier enfant après une coelioscopie et le retrait au laser de trois minuscules nodules d’endométriose logés près de l’utérus. Elle a eu deux autres enfants sans problème après avoir accouché du premier: sa fertilité avait été rendue à son maximum.

Une patiente endométriosique ne doit pas porter un stérilet : ce n’est pas vraiment le mode de contraception le plus adapté puisque vous savez qu’il ne faut pas augmenter le volume des règles chez ces patientes. De plus l’endométriose étant souvent douloureuse, la présence d’un corps étranger n’est pas une bonne idée. Le DIU MIRENA peut se discuter mais avec une surveillance très attentive …et un retrait à la moindre apparition de douleur pelvienne et de saignements intercurrents.

Toutes les micropilules, trop faiblement dosées pour stopper le travail des ovaires, ne sont pas conseillées. Toutes les pilules fortement dosées en oestrogènes comme Jasmine peuvent aggraver la maladie et sont à éviter.

Les pilules fortement progestatives, voire les progestatifs purs sont les bienvenus.

Lorsque les douleurs pelviennes n’ont pas totalement disparu sous traitement hormonal, c’est qu’il reste des nodules sanguinolents actifs et inflammatoires dans le pelvis qu’il faut déloger par chirurgie coelioscopique.

Conclusion : l’endométriose est une maladie dont on connait mal l’origine, qui peut prendre les formes les plus diverses, donner ou non des douleurs, rendre ou non la femme infertile, et dont les traitements ne sont pas standardisés. La seule chose dont on soit sûr, c’est que cette affection disparaît à la ménopause (artificielle, chirurgicale ou naturelle)… à la condition de ne pas traiter cette ménopause par des hormones !

La dyspareunie profonde

Jusqu’à présent, je vous ai parlé de dyspareunie orificielle, c’est à dire de douleur dès le début du rapport sexuel. Il existe une autre sorte de dyspareunie : la douleur qui se localise non pas au niveau du vagin mais au bas ventre et qui rend le rapport sexuel insatisfaisant au mieux, impossible au pire.

Il existe quelques grandes causes de dyspareunie profonde et, bien sûr, à chaque étiologie  son traitement spécifique. Il faut parfois plusieurs visites gynécologiques pour faire le bon diagnostic.

LA COLOPATHIE

Les affections du colon : colite spasmodique ou maladies plus graves comme la diverticulose ou la maladie de Crohn, sont à l’origine de nombre de dyspareunies. Quand une femme souffre de son ventre, les rapports sexuels seront douloureux.

LES SEQUELLES INFECTIEUSES

Toutes les infections de l’abdomen (péritonite, salpingite, abcès ) vont, une fois guéries, laisser des séquelles douloureuses. L’infection à chlamydiae est une grande pourvoyeuse d’infection des trompes, nommée salpingite. La plupart du temps, l’infection passe inaperçue et c’est lors d’examens pour stérilité que l’on s’aperçoit des dégâts du chlamydiae sur les trompes qui sont obturées. Mais il existe, je ne sais pourquoi, des salpingites à chlamydiae douloureuses à leur début et qui laissent des douleurs malgré les soins prodigués. Ces douleurs chroniques ne disparaîtront qu’à la ménopause. Pourquoi une femme atteinte de chlamydiae va-t-elle souffrir très longtemps et une autre contaminée par le même microbe, ne se rendra jamais compte de son infection ? Je ne sais pas. Le fait est que pour celle qui a fait une salpingite douloureuse, la dyspareunie résiduelle est fréquente et invalidante ….jusqu’à la ménopause, où, fort heureusement, les symptômes s’atténuent.

L ENDOMETRIOSE ET L ADENOMYOSE

Ce sont deux affections très proches : des caillots de sangs se forment dans le ventre de certaines femmes et ce, dès l’adolescence, et à chaque fois que la femme endométriosique a ses règles, la muqueuse utérine située à l’extérieur de l’utérus, saigne. Ces caillots peuvent se situer sur les ovaires, l’appendice, le colon et à l’intérieur du muscle utérin (c’est l’adénomyose ou endométriose utérine). Je parlerai plus longuement, dans un prochain billet, de cette endométriose grande pourvoyeuse de dyspareunie.

LES OVAIRES POLYKYSTIQUES

Il existe aussi une grande source de douleurs pelviennes, donc de dyspareunie, c’est la présence d’ovaires polykystiques. Je parlerai plus en détail de cette affection bénigne mais fort douloureuse et très fréquente.

LES SEQUELLES POST TRAUMATIQUES D UN VIOL

Ce n’est pas le vaginisme qui est le symptôme le plus courant signalant un abus sexuel possible mais la douleur abdomino pelvienne et la dyspareunie qui s’ensuit.

Lorsqu’une patiente se plaint de douleurs pelviennes, il faut toujours penser à la possiblité d’une séquelle de viol ou d’inceste. Bien sûr, avant d’envisager ce diagnostic, on doit faire tous les examens afin d’éliminer les causes digestives, infectieuses, endométriosiques de la douleur pelvienne.

L’échographie et surtout l’IRM suivies parfois de la coelioscopie font le diagnostic des causes infectieuses et endométriosiques. Lorsque ces examens reviennent négatifs, il faut évoquer un abus sexuel et poser la question à la patiente. Ce n’est pas toujours facile d’oser poser une telle question. Mais, même lorsque ces examens reviennent positifs, il faudrait aussi poser la question.

Je vais vous raconter le cas de Cécile : c’est une patiente que je suis depuis 10 ans.

Je lui ai prescrit un stérilet MIRENA car elle supportait mal le stérilet au cuivre posé par son gynécologue précédent. Les règles étaient abondantes et il existait des douleurs pelviennes. Ce nouveau DIU n’a pas été mieux toléré que le précédent et il a fallu intervenir chirurgicalement pour retirer une trompe pleine de pus (pyosalpinx) et un ovaire . Malgré l’intervention, les douleurs n’ont pas cessé. L’IRM n’a pas montré d’infection de la trompe restante mais de multiples follicules sur l’ovaire restant.  Ma patiente a accepté de prendre un progestatif puissant (LUTENYL) 20 jours sur 28 comme contraceptif mais aussi comme soin d’ovaire.

La nouvelle contraception censée bloquer l’ovaire restant et éviter qu’il ne fabrique des microkystes douloureux n’a pas été concluante sur les douleurs pelviennes qui ont persisté avec dyspareunie profonde.

C’est alors que l’on a évoqué un problème de colopathie et que Cécile a bénéficié d’explorations digestives dont les résultats ont été négatifs.

Les douleurs ne cédant pas, j’avais prévu une coelioscopie pour vérifier l’abscence d’endométriose….bien que l’IRM ait été négative à ce sujet.

Un an plus tard, j’ai revu Cécile ….qui allait bien, sans grande douleur ni spontanée, ni lors des rapports sexuels et qui n’a pas eu besoin de passer la coelioscopie que j’avais proposée. Elle m’a annoncé qu’elle suivait une psychothérapie  pour un viol anal subi à 16 ans.

Toutes les pièces du puzzle de la douleur se sont mises en place : le viol anal a provoqué des déchirures rectales qui ont fragilisé l’appareil digestif de ma patiente. Ce viol a laissé la douleur comme stress post traumatique. La présence d’un DIU, corps étranger, a favorisé une pullulation de microbes intestinaux au niveau de l’utérus et des trompes créant la salpingite troisième responsable de la douleur pelvienne.

Cécile a accumulé toutes les causes possibles de dyspareunie profonde : colopathie, séquelles infectieuses, ovaire microkystique mais la cause majeure que tous les intervenants médicaux n’ont pas décelée, c’était une séquelle de viol, des séquelles pourrais-je dire, séquelles psychologiques mais aussi physiques. Nous avons tous cherché à soigner la cause qui était évidente sans penser qu’il pouvait exister une cause masquée. Et en voulant tous bien faire, nous avons fait subir à Cécile des examens intrusifs (une coloscopie, quel examen barbare pour une victime de viol anal !) et même une intervention chirurgicale. Nous n’avons pas ménagé son corps. Cette histoire doit nous inciter à plus de prudence dans nos investigations, à nous interroger sur la pertinence de tel moyen de contraception même si c’est la patiente qui le réclame (un stérilet qui est un corps étranger dans l’utérus , est-ce vraiment le moyen de contraception le plus adéquat pour une femme qui souffre de façon chronique de son ventre ?), à remettre en question nos certitudes (ce n’est pas parce qu’il y a une cause évidente de la douleur que cette cause est unique).