Quand ça démange et que ce n’est pas une mycose

Ce n’est pas parce que ça démange qu’il s’agit d’une mycose !

Il existe quelques infections vaginales et vulvaires qui provoquent un prurit plus ou moins intense.

LE TRICHOMONAS

C’est un petit parasite uniquement sexuellement transmis. On fait le diagnostic de certitude par un examen cytobactériologique mais il est assez facile de diagnostiquer la présence de ce parasite à la qualité des pertes blanches. Une mycose donne des pertes blanches « lait caillé », acides, et toujours inodores. Le trichomonas donne des pertes blanches certes prurigineuses, mais très mousseuses, bulleuses et très malodorantes.

Le traitement est simple : une cure de Fasigyne 500 pour la femme et son partenaire

L’infection à trichomonas est assez rare et sans aucun danger.

LE GARDNERELLA

C’est un microbe que notre corps développe. Ce n’est pas une infection sexuellement transmise. La présence de ce microbe signifie que notre système écologique vaginal est perturbé.

Lorsque notre bacille de Doderlein disparait, une flore de substitution colonise notre vagin et le Gardnerella prolifère.

L’infection à Gardnerella a une symptomatologie très proche de celle du candida : pertes blanches, prurit vulvaire, mais il existe une différence notoire : la mauvaise odeur, mauvaise odeur exacerbée par le sperme à la fin du rapport sexuel.

Je le répète : une mycose ne donne pas de mauvaise odeur.

Le traitement du Gardnerella est à la fois facile (le microbe meurt en une seule administration de FLAGYL ovule ou comprimé) et difficile (il repousse très vite si les conditions écologiques locales n’ont pas été améliorées).

C’est pourquoi le Gardnerella est si difficile à faire partir pour de bon. Voici ma recette préférée qui permet à une patiente d’être débarrassée de ce microbe pour de longs mois : Flagyl ovules pendant 6 jours suivis par Terlomexin 6 jours (pour enrayer une mycose développée à la suite du Flagyl, un antibiotique) suivis par Trophigil un soir sur deux pour réensemencer le vagin en bacilles de Doderlein, notre bacille protecteur, et le tout accompagné de Bion 3, un probiotique pour rééquilibrer la flore intestinale. Le Bion 3 n’est pas remboursé et certaines de mes patientes ne le prennent pas. Et bien la différence d’efficacité est flagrante.

J’ai traité par quatre fois une de mes patientes jusqu’au jour où elle a accepté d’associer le Bion 3 à la thérapeutique antibiotique ….et elle n’a jamais rechuté en plus de trois ans !

Le Geliofil est aussi un très bon produit pour enrayer le Gardnerella. Il peut agir seul, par cure de 6 jours, et supprimer le microbe en favorisant la croissance d’un bon bacille de Doderlein.

Le Gardnerella est accusé de favoriser la rupture des membranes chez une femme enceinte et causer un accouchement prématuré. Le Geliofil est alors très utile pour prévenir les infections chez les femmes sujettes au Gardnerella.

Le savon favorise ce microbe : il est donc conseillé aux femmes sujettes à cette infection de ne pas prendre de bains moussants et d’utiliser des savons sans savon pour l’hygiène intime comme Saugella bleu ou, encore mieux, Jaïlis qui est un soin de peau régénérant. Il existe dans cette gamme un soin de lavage intime, un baume régénérant et, surtout une brume déo protectrice qui rend un sacré service à toutes mes patientes qui redoutent de sentir mauvais.

La ménopause est un état qui défavorise la mycose mais qui encourage le développement du Gardnerella…sauf si l’on utilise un traitement hormonal général ou par voie locale. Les ovules Colpotrophine, la crème Trophicrème empêchent la formation du Gardnerella en aidant au développement du Doderlein.

PS : il existe un traitement souvent proposé pour traiter le Gardnerella : le SECNOL.  C’est un antibiotique, pas toujours bien toléré au niveau digestif, présenté en granulés en sachet à prise unique. J’ai abandonné la prescription de ce produit car il n’est pas plus efficace que les ovules de Flagyl, bien mieux tolérés !

LE CHLAMYDIAE

Lorsqu’une femme se plaint de mycoses à répétition ou lorsqu’il existe une rechute après un traitement bien conduit, il faut rechercher le Chlamydiae. C’est parfois ce microbe, uniquement sexuellement transmis, qui favorise la mycose : lorsque l’on supprime ce microbe, les mycoses ne réapparaissent plus.

Le Chlamydiae se recherche par un prélèvement dans l’endocol ou alors dans le premier jet urinaire et j’aurai l’occasion de consacrer un billet entier à ce microbe.

LE MYCOPLASME

Il ne favorise pas les mycoses mais plutôt les cystites. Il ne provoque aucune perte blanche mais on soupçonne sa présence car il donne une mauvaise odeur à la glaire qui coule par l’orifice cervical. Seul le Mycoplasma Hominis est uniquement sexuellement transmis.

L EXCES DE BACILLES DE DODERLEIN

Notre bacille de défense peut parfois nous jouer des tours. Lorsque nous sommes stressées, il peut proliférer en quantité trop importante et nous gêner par de petites brûlures, de petites démangeaisons et des irritations lors des rapports sexuels.

On croit à une mycose, on va chercher un ovule en pharmacie qui soulage pour quelques jours et puis la symptomatologie recommence et on s’imagine avoir une mycose mal soignée. Le prélèvement vaginal objective une absence totale de levure  et un excès de bacilles de Doderlein . Il faut prescrire un ovule de Gynopevaryl et puis des cures de Geliofil pour restaurer l’équilibre de la flore ….et prévenir la patiente qu’il pourra y avoir une nouvelle crise lors d’un stress : le baume reflorant Jailis est alors le soin qu’il convient de préconiser. Je n’ai pas l’expérience des tampons Florgynal dans cette « pathologie « .

LE STREPTOCOQUE B

Il ne donne jamais de démangeaisons mais de petites brûlures. Je parlerai dans un prochain billet de ce microbe très dangereux pour un nouveau né le jour de l’accouchement.

Mais le prurit vulvaire peut être dû à des causes non infectieuses, c’est ce que je vais vous expliquer dans mon prochain billet.